Je m’appelle Zakaria Omran, je suis un photographe amateur de 26 ans et ancien étudiant en droit à l’Université Jean-Moulin Lyon III. À côté de mes études, j’ai commencé à poursuivre un projet photographique sous le nom de « Monsieur Mood » il y a dix ans. De culture méditerranéenne, j’ai pu expérimenter et me découvrir moi-même au fur et à mesure de mes séries photographiques qui explorent mon attachement culturel. Je puise mon inspiration près de cette Méditerranée, mais aussi par la photographie de mode de Man Ray qui m’a toujours touché par sa fantasmagorie. Très architecturales et graphiques les premières années, puis de plus en plus symboliques et introspectives récemment, j’ai lentement trouvé en ma photographie la possibilité de transmettre une vision sur un sentiment ou une histoire à travers la lumière.
C’est alors à la recherche expérimentale de la lumière que dans mes séries Alpha, Bleue, Sombre, Violet, Noir et Été 2050 réalisées entre 2014 et 2017 je mettais en évidence l’architecture et les jeux d’ombres et de lumière qu’elle permet. Réalisées à Montpellier, ces séries portent le nom de la couleur dominante des photographies qui les composent, sauf pour Été 2050 qui constitue une synthèse visuelle de toutes ces séries, caractérisée par son aspect très édulcoré et tape-à-l’œil. Ces séries de photos sont directement inspirées par les photographies de building de Man Ray, notamment 30 Rockefeller Plaza (RCA Building) réalisée en 1936 ou encore des photographies du même genre d’Edward Steichen telle que Sunday Night on 40th Street, New York, 1925, et les architectures brutalistes américaines et soviétiques. Par la suite, la série Azulejos est un mélange d’architecture futuriste et de Méditerranée qui est une série de transition réalisée au Portugal à Lisbonne. En effet, cette dernière mêle le chemin parcouru à travers l’œil architectural que j’ai développé et ouvre la porte à l’exploration de ma culture à travers la photographie. S’en suit Médaille d’Or une série d’ode à l’architecture brutaliste en 2018.
Finalement, je décide de pleinement de me consacrer au sujet de la Méditerranée en y consacrant la série Fatima en 2019, un poème sur la Méditerranée et à l'image de la femme méditerranéenne. C'est par l'architecture traditionnelle et les angles de vue ouverts que dans la chaleur et la féminité des courbes, cette série donne un sentiment de souvenir. Puis en 2020 lors du premier confinement, ce sont les séries Psychose I et Psychose II qui exploreront le sujet de la perception à travers le symbolisme et le psychédélisme. Cette première série studio aux moyens du bord a représenté un véritable challenge ; d’une part parce que je m’étais conditionné à réaliser une photographie improvisée par jour, d’autre part puisque je n’avais réalisé que des photos en extérieur. Mais, Psychose II a été plus poussée que la première en raison du retour du sujet de la Méditerranée, mais surtout de la diversité des sujets qui sont exploités à travers le thème de la perception, tels que la haine, la sexualité ou encore le COVID. La photographie Salutaris a d’ailleurs fait l’objet de deux tirages offert à l’hôpital de Montélimar pour son effort dans la lutte contre la pandémie, la même année.
Pour 2021 je décide de retourner à l’architecture en explorant celle de Paris à travers la série Dix mille tonnes de métal (le poids de la Tour Eiffel) en rendant hommage à mon œuvre favorite, la Divine Comédie de Dante Alighieri. Cette série suit chronologiquement et à travers l’œil moderne l’aventure de Dante de l’Enfer à l’Empyrée. Aujourd’hui où j’écris ces lignes, je m’essaye au portrait en ayant choisi pour seule modèle la femme qui m’a offert son cœur au nom d’une série Dame de fer qui fait écho au surnom de la Tour Eiffel. Ainsi, je cherche à expérimenter la photographie de mode et de rue à l’argentique.

Photography by Julia Guerin